Avis d’information
Assistance à maîtrise d’ouvrage pour une expérimentation de la mixité programmatique verticale
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Contexte

En septembre 2021, la Métropole Aix-Marseille-Provence (MAMP) et l’Etablissement Public d’Aménagement Euroméditerranée (EPAEM) ont présenté une candidature commune en réponse à l’Appel à Manifestation d’Intérêt du Programme d’investissements d’avenir (PIA 4) – France 2030, « Démonstrateurs de Villes Durables » lancé par la Caisse des Dépôts et Consignations.

Ce projet, qui porte sur un secteur arrière-portuaire de Marseille compris entre Arenc et la Cabucelle, a été déclaré lauréat par le jury en janvier 2022.

Il se propose d’être un démonstrateur innovant de la Ville durable en Méditerranée, mêlant lieux de vie et lieux d’activités économiques productives, dans une perspective de durabilité, d’inclusion sociale, de résilience climatique, et de réplicabilité.

En ce sens, la Métropole et l’EPAEM œuvrent conjointement, en lien étroit avec la Ville de Marseille, sur un faisceau de quartiers présentant une cohérence d’ensemble : les Fabriques, les Crottes et Smartseille sur le périmètre de l’opération d’intérêt national (OIN) sous maitrise d’ouvrage de l’EPAEM ; la Cabucelle et Docks Libres, sur deux périmètres NPNRU en cours de contractualisation avec l’ANRU, sous maitrise d’ouvrage de la Métropole AMP.

Ce projet démonstrateur sera soutenu dans le cadre du plan ’France 2030’ au travers de deux phases d’une durée totale maximale de 10 ans :

  • Une phase 1 d’incubation pouvant aller jusqu'à 36 mois, comportant plusieurs études co-financées par la Caisse des Dépôts, dont la présente mission.
  • Une phase 2 de mise en œuvre de projets résultant de la phase d’incubation.

Le périmètre du projet lauréat de l’AMI recouvre divers quartiers aux caractéristiques urbaines et socio-économiques très similaires : la Cabucelle, les Crottes, Bougainville, Docks Libres. Il s’agit d’un ensemble de quartiers arrière-portuaires, marqués par la désindustrialisation, qui mixent habitat ancien ouvrier, entrepôts et locaux d’activités, au bâti souvent dégradé. La mixité des fonctions économiques et résidentielles est historique dans ce secteur situé dans le prolongement du grand centre-ville de Marseille vers le Nord.

Les activités économiques, historiquement liées à l’activité du Grand Port Maritime, sont actuellement essentiellement tournées vers l’économie présentielle et artisanale (BTP, réparation automobile, maintenance…).

Ces quartiers, parmi les plus pauvres d’Europe, présentent des indicateurs socio-économiques qui témoignent d’une forte vulnérabilité des populations en termes de revenus, d’accès à l’emploi, à l’aide sociale et au logement.

Le projet de régénération de ce grand secteur, porté à la fois par l’EPAEM et la Métropole AMP, a pour ambition de lui apporter attractivité et confort, tout en intégrant les enjeux d’équipement, de résilience climatique et d’inclusion sociale et économique.

Dans ces quartiers proches du centre-ville marseillais, il est nécessaire d’intensifier la mixité de programmes intégrant des activités économiques artisanales et productives, à la fois horizontalement à l’échelle des quartiers, et verticalement à l’échelle des bâtiments.

Cette ambition répond à plusieurs enjeux :

Diversifier les usages et les fonctions en centre urbain :

  • Proposer une offre de locaux et donc de services qui a tendance à disparaitre des secteurs urbains denses, afin de répondre aux besoins de proximité et d’offrir une meilleure habitabilité du centre-ville élargi ;
  • Donner une place à des activités économiques qui peuvent être considérées comme un gisement d’emplois susceptible de bénéficier aux habitants et qui génèrent de la richesse pour le territoire ;
  • Intégrer les enjeux nouveaux des services urbains comme la logistique urbaine de proximité et le commerce en ligne ;
  • Créer des souplesses programmatiques afin de mieux et durablement répondre à la spontanéité de la ville ;
  • Proposer des mix programmatiques tirant profit les uns des autres du fait de leur période d’utilisation et offrant des usages complémentaires et partagés (dans l’espace et dans le temps) ;
  • Introduire davantage de mixité vécue dans des bâtiments et quartiers monofonctionnels.

Faire preuve de sobriété dans l’usage des ressources :

  • Intensifier le rendement du foncier à proximité immédiate d’axes de transports en commun structurants (métro et tramway), en cohérence avec la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 (objectif de diminution par deux de l’artificialisation des sols d’ici 2031 et zéro artificialisation nette (ZAN) d’ici 2050).
  • Réduire les déplacements motorisés, notamment depuis et vers la périphérie ;
  • Optimiser l’usage de la matière et de l’espace en proposant leur utilisation maximale (espace, cadencement, foisonnement, mutualisation) ;
  • Réduire l’obsolescence urbaine en anticipant l’évolution des fonctions urbaines et donc la réversibilité et l’évolutivité des locaux (notamment dans le sens d’une appropriation résidente évolutive) ;
  • Intégrer aux programmes de la production d’énergie (sobriété/ autonomie énergétique).